mercredi 4 septembre 2013

Semi marathon des Deux Rives en claudiquant

Le marathon des Deux Rives au Canada ça devait être mon 9ème. Je me réjouissais de le faire, le voyage au Canada nous en rêvions depuis longtemps, nous avons de la famille au Québec.
L’année dernière quand mon mari a annoncé qu’il aimerait qu’on aille enfin au Canada, la première phrase qui est sortie de ma bouche c’était : Le Marathon des Deux Rives ! (et oui, je me suis renseignée déjà avant au cas où si on irait un jour)
La prépa se passe bien malgré quelques déconvenues (chaleur et quelques soucis de santé). Malgré tout je mets les bouchées doubles (4 entrainements CAP par semaine et au minimum 2 de natation) et je progresse.
Dire que je m’imaginais déjà à l’arrivée. Après tout j’en ai couru déjà 8 marathons sans aucune blessure, pourquoi ce serait autrement pour celui-ci ? Les blessures comme les renonciations aux courses, je les compte sur les doigts d’une main.
A un mois du marathon et à deux semaines avant le départ, après une sortie longue une douleur au genou droit (j’avais déjà un souci avec ce genou il y a trois ans, mais réglé très rapidement). La douleur à froid (après être assise longtemps et dans les descentes des escaliers) qui disparaissait quand je courais. C’est le mois d’août trop tard pour aller chez le médecin qui est en vacances et encore moins pour chercher le kiné.
J’ai pu faire ma prépa jusqu’au bout, jusqu’au départ. C’est une fois arrivée là bas que le genou s’est manifesté véritablement. Je me mets au repos pendant une semaine, après tout paraît-il qu’il faut faire du jus ! Et puis je suis en vacances et avec tout ce qu’on avait à visiter (dont les chutes du Niagara !) je n'y pense pas trop. 
Repos, voltaren, la douleur disparaît. Un footing de 30’ 4 jours avant le départ et là c’est vraiment la cata : je boîte, montées et descentes des escaliers en crabe.
Je dois me rendre à l’évidence que pour le marathon c’est mort mais il y a la possibilité de changer le dossard pour 10 km. ou le semi moyennant les frais de 10 dollars dans la limite de places disponibles. Les trois courses (10 km., semi et marathon se courent le même jour et le départ est donné à la même heure aux endroits différents du parcours. Temps limite pour toutes les courses : 6h00 pour le marathon pour les marcheurs et coureurs lents : 7h00 départ 1h00 avant.
Le vendredi 23 août nous allons à Québec. La ville est magnifique et il fait très beau. Nous nous rendons au Palais des Congrès, j’ai l’intention de changer mon dossard pour 10 km. Il n’y pas plus de place pour le 10, tant pis pour mon genou je ne peux pas renoncer complètement à cette grande fête et change pour le semi. Mon mari un poil agacé me lance : je trouve ça complètement débile mais tu fais comme tu veux après tout ! Ouais,sur ce point on est bien d’accord, je sais que c’est débile mais je le fais quand même…
Et samedi en me voyant descendre les escaliers il dit : ah bah dis donc et ça, ça va courir un semi marathon demain !
Le matin du départ mon mari m’accompagne au point de transfert. Nous sommes transférés par les schoolbus au départ à Lévis (sur l’autre rive).

Le temps est splendide et l’ambiance est super aussi, dommage que je ne connaisse personne avec qui papoter (ah oui c’est ça l’habitude des RDV CAF !). Les meneurs d’allure ici on les appelle « les lapins de cadence » pourquoi se prendre au sérieux ! je me place sagement derrière « la lapine de cadence » de 2h30 mais là je crois bien que c’est mort pour les 2h30 aussi (nan mais je rêve !)
Le 1er km. je le trottine gaiment à 7,5 km/h mais si continue comme ça c’est tout bon ! Très vite mon genou me rappelle à l’ordre, il y a des montées et des descentes, je suis obligée de marcher ou essayer de trottiner. Magré ma « vitesse » je ne suis pas toute seule, il y a des gens autour de moi, pas mal de spectateurs qui nous encouragent de tout cœur. Vers le 8ème km. mon genou a enfin chauffé et je peux courir tant bien que mal, mais de nouveau une descente de 2 km. du pont de Québec et je suis obligée de remarcher. Les spectateurs, les cyclistes disent c’est super ce que vous faites, le panneau : Run for your life me donne les larmes aux yeux.
A partir du 10ème km. j’ai pu courir entre 7 et 8 km/h. Les 1ers marathoniens me doublent peu après.
 Je commence à souffrir de la chaleur. Malgré tout je jette régulièrement un coup d'oeil à mon chrono, on aurait tout vu !
vers le 20ème km. la douleur devient plus forte je remarche un peu. Une dame me félicite, dit que c’est génial ce que je fais, elle fait un peu de course à pied et en me regardant ça lui donne envie d’en faire un l’an prochain (mon dieu, pourtant là je n suis pas un très bon exemple). Enfin l’arrivée, la foule est nombreuse le long des barrières, les gens crient leurs encouragements et félicitations, tapent dans la main. je franchis la ligne d’arrivée avec quelques semi marathoniens et les marathoniens qui arrivent en 3h05 ! mais avec autant de joie comme si je battais mon RP.
Ma famille est derrière les barrières (je leur ai donné une fourchette très précise : entre 3 et 4 heures, mdr), je marche quelques dizaines de mètres, récupère ma médaille, le ravito et là c'est fini, je ne peux plus poser mon pied par terre. Les secours me proposent le fauteuil roulant et passage dans la tente médicale, je suis obligée d’accepter. Mon mari me rejoint là bas. Il y a des gens qui sont en état encore plus pitoyable que moi : grelottant sous la couverture malgré la chaleur, sous perf, crampés.
La dame qui marchait à côté de moi je ne sais pas comment mais elle m'a retrouvé pour me féliciter.
Après le glaçage et les étirements, les secours ne peuvent plus grand-chose pour moi, le kiné diagnostique le syndrome d’essuie-glace.
Le retour à l’hôtel fut un enfer : 2 km. Dont 1 en montée raide en plus d’une heure avec une escale bière tout de même, non mais !
Voilà le plus dur n’est pas finalement de renoncer au marathon mais de ne pas savoir pour quand la reprise et sûrement perdre un peu (beaucoup)d'acquis.
Aujourd'hui (10 jours après) je marche normalement mais je ne peux pas encore aligner trois foulée, la douleur revient. Donc direction médecin.
Mais le moral est bon, je songe même m'inscrire au club du triathlon. Si je ne peux pas recourir de suite au moins ça me permettra de m'améliorer en natation.
Autrement c'était un superbe séjour avec  visite de: 
Montréal et son jardin botanique
 
 les Chutes du Niagara, 

Upper Canadian Village, 
 le village des hurons, 
 
 le Vieux Québec,
 le Canyon de Ste Anne et la tyrolienne
,  
les baleines de l'estuaire de St Laurent







 et de très bons moments en famille. 






Il n' y a pas que la course à pied dans la vie. :) Reprise du boulot aujourd'hui... un peu dur...


2 commentaires:

  1. Ca alors, Tati, je suis triste pour toi, j'espère que tu n'as pas trop aggravé les choses avec ton semi et que tu trouveras à te soigner bien vite. Ton voyage au Canada me fait envie, les chutes du Niagara, en particulier, j'espère les voir un jour :)
    Je t'embrasse, tiens bon, et guéris rapidement, surtout.

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  2. ça fait chier ces douleurs quand même. J'espère que ton doc va remettre tout ça à l'endroit.
    bravo pour ton courage, ta passion...

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