jeudi 20 avril 2017

Marathon de la Loire (encore un ! Le 15ème)


Je ne sais plus pourquoi et du comment j'ai choisi pour le programme du printemps le marathon de la Loire. J'ai pris une sale habitude n'ayant pas encore terminé le marathon prévu de choisir déjà le suivant. Celui ci m'a sûrement attiré pour les raisons suivantes : 1ère édition (j'adore tester les 1ères), Saumur (paraît il une petite jolie ville) et le parcours plat comme ma main : 43m de D+. Mi avril (fera peut être frais), de quoi me venger sur mon chrono raté à Salon de Provence.
Comme toute l'année dernière j'ai réussi toutes mes compétitions, pour le 1er semestre 2017 j'ai les yeux plus gros que le ventre : un 10 km., un 15 km., le semi marathon de Paris, l'éco-trail de Paris (le 80, tant qu'à faire!) suivi par le marathon 1 mois après.
Sauf que depuis le début de l'année comme j'ai mentionné quelques fois avant, rien ne va plus. Un grand état de fatigue, grande baisse de performances et ça tarde à remonter. Bon dans ce programme j'ai oublié de m'inscrire au 15 km. et eu la présence d'esprit de ne pas participer à l'éco trail (je suis folle mais quand même). J'ai commence ma prépa marathon en nommant les séances Saumur 1/1, Saumur 2/3.... en fait je me suis vite arrêtée. Mon état m'a vite gonflé, j'ai arrêté la prépa et courais péniblement en endurance 8 km 3 fois par semaine. Mais un peu de natation et beaucouuuup de vélo. Sans prise de tête, comme le vélo me portait, vu qu'en course à pied les jambes ne me portaient pas vraiment. A 3 semaines du marathon je décide presque à renoncer, j'hésite. C'est sûr que j'y vais, vu que j'ai embarqué ma copine Amel dans cette histoire, mais est ce que c'est raisonnable de le faire dans cet état ? Et puis un miracle se produit : 2 semaines avant la FC baisse enfin et les allures remontent, comme ça, d'un coup.... Bizarre, vous avez dit bizarre... Et si je le tentais ce marathon, avec ma prépa vélo ?
Samedi 15 avril, Amel et moi nous arrivons à Saumur, installation hôtel et direction village marathon qui est à 1 km. exactement. Ambiance super sympa, de nombreux exposants locaux. Retrait des dossards et nous assistons à la présentation des élites femmes et hommes par Dominique Chauvelier. Il présente ma compatriote Svetlana Prétot, ex-championne de France de marathon, 2h32 à San Diego (2007 je crois), et là elle vise un modeste 2h48 (elle finira en 2h46)
A sa descente de l'estrade j'ose l'aborder et discuter avec elle en russe. Puis un petit tour du village et en croisant Dominique Chauvelier on demande aussi une photo souvenir avec lui. Voilà notre minute de gloire avec les stars.
Petite virée vers le magnifique château, très en hauteur.

Notre nuit n'est pas calme, nous dormons mal, un petit stress marathon (il était temps). 

Le matin de la course petit footing jusqu'à la ligne de départ, il fait beau mais pas très chaud, le cadre est magnifique, les conditions idéales et l'ambiance de folie.
Environ 2000 participants, accès aux sas rapide et pratique. Je suis dans celui de 4h15.... en fait 4h30 ce serait une grande victoire dans mon état.
Et c'est partiiiii....
Un peu de tournicotage en ville, au 2ème km. La sono nous joue un slow, wahou ! Iiiiii loooooveee youuuu.... Bon choix pour ne pas partir vite. Je suis installée dans l'allure de 4h18 environ, la FC est un peu haute pour le marathon mais je me sens bien et je continue ainsi. Le parcours est magnifique en bords de Loire, soleil mais pas trop chaud, arbres en fleurs, jolies bâtisses, parfois les mini châteaux... L'allure commencera à baisser déjà légèrement à partir du km. 19. On passe par les villages, les gens nous encouragent par les prénoms, je tape dans les mains des gamins. On entame le chemin de retour. Je tiendrai plus ou moins bien jusqu'au km. 26. Le soleil tape plus fort, c'est le léger faux plat montant tout le temps et mes jambes deviennent 2 poteaux qui n'obéissent plus.. Tiens donc, pensais tu pas quand même de battre ton RP sans prépa ? Allez go, le plan B c'est de finir sans marcher pour ne pas être trop déçue... Je joue au chat et la souris avec les gens qui sont autour : ils marchent, je les double (difficilement d'ailleurs), ils recourent et me redoublent. Je ne marche pas puisque pour repartir après c'est juste une horreur... le meneur 4h15 ça fait un bail qu'il a disparu et je suis doublée vers le 33ème km. Par la meneuse de 4h30 en rose bonbon.... Au km. 36 je passe devant l'hôtel (mais quelle horreur l'hôtel sur le parcours!). L'arrivée est à 1 km. à droite mais on nous fera tournicoter dans tous les sens en ville avec les faux plats casse pattes à la fin, du pur bonheur ! Je serre les dents et j'avance, bordel de m...
Et enfin voilà le boudin ! Je baisse les lunettes sur les yeux, sinon on verra trop ma souffrance, je lève les bras et fais un large sourire, ce qui ne reflète pas du tout mon état réel. La souffrance passera mais la photo restera.... mdr !
Bip, bouton stop... qui indique 4h43'01ce qui très bien compte tenu les circonstances....
Je m'écroule un peu sur les barrières et puis vais chercher la médaille et le ravito. Et là je vois que nous sommes accueillis par le véhicule de la marque du champagne Ackerman qui distribue les coupes aux finishers. Je ne vais pas louper une telle occasion, ce n'est pas au MDP qu'on l'aura !

Puis je retrouve Amel, qui a fini le marathon avec un très joli 4h7, 1 mois après les 80 km. D'éco trail de Paris. Trop forte !

Nous attendons la remise des récompenses (sac, bouteille de champagne, sweat-shirt). Le seul point noir de cette organisation. Nous avons fait la queue pendant 50'. Je suis au bord d'un malaise... on me propose de m'asseoir, un bénévole m'apporte le sac et puis je n'ai pas l'air très frais paraît il. Amel s'occupe de moi, les secours arrivent, et m'indiquent que j'ai les lèvres et ongles bleues. Et me voilà allongée par terre, les jambes en l'air devant la foule qui fait la queue... Tension 9,5. Ils vérifient que mon nom correspond bien au N° de dossard (d'où l'importance de ne pas céder les dossards illégalement), veulent m'embarquer au poste de secours mais je sens que ça va aller et je refuse.

Ça va mieux, je reprends mes esprits, on rentre à l'hôtel et le soir on fête ça entre copines comme il se doit ! Un marathon c'est toujours une aventure quelque soit la préparation et je pense que je m'en tire plutôt pas mal. Vive le vélo !