lundi 22 septembre 2014

Petit tour de 42.195 km. à Tours

Le marathon est une distance particulière pour moi. Mon 1er marathon je l’ai fait en 2009, seulement 1 an et demi après m’être lancée dans la CAP et une perte de poids conséquente mais progressive (5h18 au compteur pour le 1er)

Trop tôt me diriez-vous ?

Mais voilà les années passent mais je ne m’améliore pas vraiment. Il m’a fallu attendre fin 2012 (7ème marathon) pour passer en dessous des 5h00, 2013 idem (4h55 et 4h53). Toujours terminé dans la difficulté, en larmes en franchissant la ligne. Pourtant je ne suis pas sous entrainée, je fais ce qu’il faut, je respecte les plans d’entrainement, 4 fois par semaine, fais les sorties longues et tout et tout.
Alors j’en ai marreeu ! Pourquoi ? Pourquoi quand les autres progressent pour moi ça reste si difficile ?

Alors il n’y a pas : je manque d’endurance (et de vitesse) je ne fais jamais de renforcement musculaire, il faut que je fasse autre chose. Je décide de ne pas faire de marathon au printemps 2014, Je m’inscris au club de triathlon, natation 2xsemaine en plus de 3-4 séances de cap, renforcement musculaire et à partir du printemps dernier je rajoute du vélo… (et il y a de la rando en plus) tout en faisant attention à mon taux de fer et ne pas en faire trop en même temps. Et travailler les courtes distances avant tout.

Compliqué tout ça mais les chronos tombent cette année les uns après les autres et même 2 podiums (et moi qui croyais que ça n’arriverait jamais).

L’organisation du 1er marathon de Tours, j’ai entendu parler lors de mon dernier marathon à Azay-le-Rideau en avril 2013, ça me plait bien de tester les 1ères éditions (déjà testé Vincennes et Strasbourg), la région est très jolie, le parcours sur les pistes cyclables du Loir et Cher avec le passage dans les jardins du Château de Villandry  et puis Tours est connu déjà pour ses célèbres 10 et 20 km.

Le but est fixé. J’ai commencé le plan d’entrainement fin juillet après le retour de vacances (sur 8 semaines). Plan d’entrainement suivi quasi à la lettre, sauf j’ai fait très peu de sorties longues. Une de 2h30, 2 autres aux alentours de 1h50 mais 2 triathlons dont un en 3h20 (une belle sortie longue, ça !).
Mais je ne veux et je ne peux plus m’enfermer que dans la course à pied, cela ne me suffit pas.
En 8 semaines de prépa ça a donné :

Selon le calcul théorique de mon meilleur temps sur 10 km. je peux espérer entre 4h05 et 4h08 au marathon. Mais j’ai compris il y a bien longtemps qu’entre la théorie et la pratique dans mon cas il y a un grand fossé. Alors je table entre 4h12 et 4h15. Avec un peu de casse vers la fin 4h20 ça me plairait bien.
Cette fois je me rends à Tours toute seule. Pas de copines, pas de mari… je n’ai convaincu personne cette fois. C’est pas grave, j’aime bien aussi d’être de temps en temps seule, face à moi-même.
Arrivée à Tours dans l’après-midi, trouvé le retrait de dossards assez facilement (au top avec mon sens d’orientation légendaire). La dotation est juste superbe : un très beau coupe-vent Asics (à la bonne taille SVP), 2 bouteilles de vin, un sac rempli de prospectus et quelques bricoles).


Cette 1ère édition connait un succès énorme : + de 3500 inscrits (en nombre de participants devenu 6ème marathon de France), hôtellerie complète et 1000 demandes d’inscriptions refusées. Ça ne risquait pas de m’arriver, je me suis inscrite à l’ouverture (il y a 6 mois).
Le soir un petit tour à … Tours et je rentre à l’hôtel, un chouïa stressée quand même. Sur France 3 ils font un reportage spécial sur l’organisation du marathon et détaillent même le parcours, en annonçant le long faux plat montant du 30ème au 38ème km. Ah bien voilà ce qui ne va pas arranger les choses. Je compte quand même sur la météo annoncée beaucoup moins chaude que ces 2 dernières semaines.
Réveillée à 3 heures du matin, bon, rien d’étonnant… je regarde la télé et essaye de somnoler.
Enfin sur la ligne de départ, malgré la fraîcheur annoncée, il fait déjà suffisamment chaud et surtout lourd. Et enfin le moment tant attendu est arrivé : c’est parti… pour combien au bout ?

Je me dis que ça de l’importance, certes, mais peu en même temps. Ce marathon je le cours pour Fanny, tout en n’oubliant pas que nos vies ne tiennent pas à grand-chose… alors le chrono… on fait de notre mieux et puis c’est tout ce qu’il compte.
Le meneur d’allure des 4h30 disparait de mon champ de vision peu après le départ, pourtant je suis sur les bases de 4h12-4h15 à 10,1 km/h et super régulière jusqu’au km. 19. Aucune difficulté malgré que j’ai déjà assez chaud. Au km. 5 un petit couac : plus d’eau. Je ne fais jamais confiance à l’orga et me trimballe toujours avec mon bidon de 400ml pour faire face à tout imprévu.

Donc après le km. 19, juste après la sortie des jardins du Château de Villandry (quelques centaines de mètres sur les pavés et gravillons) je remarque que l’allure commence à baisser. La fatigue gagne du terrain. Le semi passé en 2h07. Beaucoup de spectateurs dans les villages ou bien le pont pour traverser le Cher. Les prénoms inscrits sur les dossards et avec mon prénom peu commun, j’ai droit à beaucoup d’encouragements et comme je remercie chacun qui s’adresse à moi ou lève la main, ils scandent le prénom encore plus. J’ai l’impression d’être une star !

Et voilà du 30ème au 38ème : longue ligne droite en faux plat montant (peu montant mais bien cassant) et en plein soleil : beaucoup marchent, c’est le festival des ambulances, alors je me dis : c’est évident, ton 4h15 tu n’auras pas, alors continues du mieux que tu peux sans prendre des risques de chopper les crampes ou te retrouver dans une ambulance. C’est très dur, je marchouille de temps en temps mais très peu et bois et m’arrose beaucoup. Une petite fille en voyant mon état vraiment pas frais, me demande : t’es fatiguée, Madame ?
Ouiii, répondu dans un souffle. La ligne d’arrivée approche, je trouve des forces pour accélérer. J’entends mon prénom de toute part, pourtant je ne connais personne ici. Si, il y a une copine qui m’a pris en photo mais parmi tous ces cris et encouragements je ne savais pas que c’était elle. 

Ligne d’arrivée franchie, appuyé sur le bouton 4h34’46 pour 42km640 m. Même si le chrono espéré n’est pas atteint, j’améliore mon chrono précédent sur le marathon presque de 20’.

Bien sûr que je ne suis pas déçue du tout même très heureuse, mais il y a toujours quelque chose qui manque pour tenir l’allure prévue tout le long du marathon.
Ce n’est pas bien grave, je vais continuer à travailler. Tout en alliant travail et plaisir !

Je rentre à l’hôtel pour récupérer mes affaires, on me propose très gentiment la douche (quel bonheur) et puis ma traditionnelle bière est offerte par le bar de l’hôtel !

Je remercie infiniment toutes et tous qui m’ont envoyé les messages FB et les sms dont certains m’ont fait verser quelques larmes avant le départ (elles se reconnaitront).





dimanche 7 septembre 2014

Triathlon de Gerardmer 500m/20 km/5,5 km.

Ce triathlon est mon 4ème de la saison et le 3ème que j'avais programmé avec Gisèle depuis le début de l'année. Gisèle ne peut toujours pas courir depuis 6 mois à cause de sa cheville fracturée mais nous ne renonçons pas pour passer un super WE entre copines. Les dossards sont payés depuis un bail, la chambre d'hôtel idem, alors on y va! D'autant plus après l'été un peu (beaucoup) pourri au niveau météo, ce début septembre s'annonce estival.
Un beau RDV CAF (Courir au féminin) nous attend: les rencontres virtuelles doivent se transformer en réelles: on doit rencontrer Trirunneuse (Guillemette) qui fait le M dimanche et également Réjane qui se lance sur un halfironman et pas des plus faciles!
La semaine avant le départ Mia et Gisèle (toutes les deux originaires des Vosges) insistent lourdement (mdr) sur la difficulté de la côte à monter (1,5 km. avec une pente entre 6 et 7%). je veux bien me faire peur mais comme le dpt. 93 est vraiment plat de chez plat et les sorties que je fais font au maximum 20/30 m. de D+/-, je ne représente même pas ce que c'est! pas la peine les filles, j'irai quand même (pour la petite histoire Mia a renoncé à ce tri il y a 2 ans à cause de cette fameuse côte). En plus Mia arrive même à rajouter: maman me dit: déjà qu'en voiture j'ai du mal, alors en vélo.... Hic.
On arrive avec Gisèle samedi après midi, on dépose les affaires à l'hôtel et vite, vite direction le lac pour retrouver Guillemette et puis pas question de louper l'arrivée de Réjane.
Un coup de fil, Guillemette nous explique où elle se trouve, Gisèle me dit qu'elle la reconnaitra peut être pas, mais moi j'ai étudié ses photos en long, large et en travers, quasi sûre de la reconnaitre. Et ça ne manque pas je la reconnais de suite, quoi qu'elle est beaucoup plus grande que je ne l'imaginais.
La conversation coule de source comme si on se connaissait depuis longtemps. D'abord on va retirer les dossards et puis on se place sur le parcours très avantageux pour voir les coureurs. D'un coté les coureurs du half font 3 fois le tour du lac et juste à notre droite les arrivées. On attend, on attend, on se demande si elle a pu déjà passer la ligne, en fait on n'est sûres de rien.
On scrute les visages des coureuses et les couleurs du maillot de son club. Et voilà Réjane! Réjaaaane! elle nous reconnait aussi, sourit et nous dit: c'est super dur! ah bah tu m'étonnes! avec le déniv'qu'il y a ici en vélo, elle n'a peur de rien pour cette grande première. A priori il lui reste qu'un tour, on refait nos calculs, on se pose dans les gradins. Et voilà elle arrive, épuisée mais très très heureuse! La rencontre fut très courte mais quel plaisir de la rencontrer en vrai et assister à cette grande victoire. 


Le soir Gisèle et moi nous dinons dans une pizzeria bien sympa et puis vu que sommes assez claquées de notre journée (route et puis le piétinage) on se couche tôt. A 9h00. Réveilles toutes les 2 à deux heures du mat'. Gisèle arrivera à s'endormir en pointillés, moi pas du tout. La nuit est trèèèès longue.
lever 6h00, il faut se préparer, prendre le petit déj' et libérer la chambre. Le départ est à 8h00. Matinal ici le triathlon.
Installation parc à vélo, j'enfile la combi.


Depuis mes deux natations catastrophiques successivement à Deauville et Chantilly, j'ai investi dans la combi digne de ce nom Zoot 3.0. Avant j'avais la combi de plongée. peut être qu'elle me tire au fond celle-là, j'en sais rien après tout. la nouvelle d'après les caractéristiques techniques devrait nager toute seule (mdrrrr!). Mais quoi, d'après ce que je lis à droite et à gauche le matos y est pour beaucoup! Si en plus de ce que je suis piètre nageuse, la combi de plongée est pour quelque chose, alors ça va pas.
Longue marche depuis le parc à vélo jusqu'au départ natation sur les petits cailloux, ça fait super mal!

Gisèle me prend en photo et contrairement de ce qu'elle annonce,
soi disant je suis très motivée, je ne le suis pas du tout. Je me sens seule, je me dis que je vais encore galérer et prendre plein de coups vu le nombre de participants (environ 1000 sur le découverte). ça va être un baston.
Le départ est donné, je me mets à l'eau, environ dans le dernier tiers. Contrairement à ce que je pensais, ça va, ça tape pas. Je trouve que la nouvelle combi me porte vraiment, je me mets tout de suite en crawl, respi en 2 temps. Les gens autour de moi nagent principalement la brasse, de plus la tête hors de l'eau. Je vois que je suis loin d'être dernière (contrairement à toutes les autres fois) A 400 m. il faut contourner la bouée, là il y a un gros embouteillage il faut passer en brasse et ça tape. Bon de nouveau ça se fluidifie. En sortant de l'eau, j'appuie sur le bouton de la montre et je crois pas à mes yeux: 15' pour 510 m. enfin le temps que je mets en piscine pour 500 m. Youpiii!

Je cours vers le vélo tout en me bagarrant avec la fermeture éclair, un Monsieur me la tire, c'est super sympa! Sortie de combi très facilement, je remets ma puce et là je vois que c'est pas le N° que j'ai. C'est la mienne? pas la mienne? mais non ça ne peut être que la mienne. je perds plusieurs secondes à cause de cette stupide hésitation. Bon allez, je la mets et c'est parti.
Gisèle m'encourage à la sortie du parc. On m'avait prévenu, la cote va venir peu après le départ, alors mollo, plateau moyen. 2 km. après, le léger faux plat, le virage à droite et les joyeusetés commencent de suite. je change de plateau (le plus petit), il y a du monde à droite et à gauche, la concurrente devant moi commence à changer les vitesses beaucoup trop tard, sa chaine déraille presque et le vélo part à droite et à gauche, je suis obligée de poser le pied à terre pour ne pas lui rentrer dedans. Merdeee! Parce que pour se remettre sur le vélo en cote pour une personne qui ne fait jamais de cotes, ben je vous fais pas le dessin. Enfin après plusieurs jurons j'arrive à remonter sur la selle et avance pas si mal que ça, en doublant même, sauf qu'il y a les gars (les fléches en vélo mais visiblement pas en natation) qui hurlent à gauche, à gauche. Sauf que plus loin il y a déjà un petit carnage, une ambulance ramasse quelqu'un et un bénévole dit: ça ne passera pas, tout le monde pied à terre! La route est étroite et l'ambulance occupe la moitié. Et voilà de nouveau tentative de remonter sur la selle et là je bascule vers le caniveau et manque de tomber. De nouveau les jurons. Un concurrent m'encourage: ça va aller! C'est reparti, j'essaye de serrer à droite pour ne gêner personne et une concurrente hurle nooon, noon. Elle essayait de me dépasser par la droite. Mais nondedieu je n'ai pas les yeux derrière la tête, malheureusement. Troisième fois pied à terre. Ahhhhaaha, je vais jamais y arriver! et puis j'avais jamais autant de monde autour de moi, là je suis dans le peloton. Bon enfin arrivée au bout de cette galère. Mais après ma tite dame, tout ce qu'on a monté il faut descendre et la route est en virages et j'ai peur de ne pas maitriser mon vélo. Et là ceux qui ramaient en cote plus que moi, ils me doublent. je m'en fiche je préfère sortir entière de ce tri. Puis une deuxième côte, pas aussi dure. Enfin à partir du 9ème km. ça descend mais en lignes droites et les virages sont peu prononcés c'est à mon tour de doubler. Pendant plusieurs km. je suis à plus de 30 km/h, c'est grisant. Le paysage est superbe mais plutôt attention à la route et aux concurrents.
Arrivée, enfin, un gros soulagement. http://connect.garmin.com/modern/activity/585058175
Pour la CAP la transition très rapide, juste le vélo à poser et à enlever le casque, pas de chaussures à changer. Me suis toujours pas décidée pour les pédales automatiques, je préfère préserver mon integrité physique pour mes prochains marathons.
Gourde à main et c'est parti. Là je me fais plaisir: je double, double, double. Beaucoup d'encouragements tout le long. Le parcours n'est pas évident: 2,5 km. aller et 2,5 retour où ça monte sacrément (100 m. D+/-) sur 5,5 km. je suis à plus de 10 de moyenne, mais au retour à plus de 11.  (ce qui donnera 10,7 km/h/moyenne). http://connect.garmin.com/modern/activity/585058188
Il y a une dame qui avance super bien, je me dis: allez un petit effort. je la double mais j'entends son souffle très lourd derrière moi, elle veut pas me laisser. Son mari court à coté et en la voyant souffrir lui dit: allez, lâches là! On aurait tout entendu et j'accèlère encore et encore.
Dernier doublé sur le tapis rouge, le speaker annonce mon arrivée. Un officiel voyant que j'ai tout donné me serre la main et dit: bravo Madame. Gisèle me récupère à la sortie. Que c'était beau!
Et au retour 5 heures de trajet, 5 heures de papotage. Là on a musclé nos langues, on est particulièrement douées dans ce sport.
Un WE de rêves! une fois de plus.
Pour l'analyse de la course: 15' pour 510 m. la meilleure natation de tous mes tri. la combi? les lunettes aussi qui ont eu bon goût de ne pas se décoller, le vélo: 21,6 de moyenne avec cette côte et pied à terre 3 fois et descente sur les freins, ça va, il faut en pratiquer pour être à l'aise et la CAP très satisfaite, quand je dis que je suis une fille du bitume! 1h46'50 selon mon propre chrono, je l'ai démarré pas au signal mais quand je me suis mise à l'eau sinon 1h48 selon le chrnométrage officiel.