Le marathon est une distance particulière pour moi. Mon 1er
marathon je l’ai fait en 2009, seulement 1 an et demi après m’être lancée dans
la CAP et une perte de poids conséquente mais progressive (5h18 au compteur
pour le 1er)
Trop tôt me diriez-vous ?
Mais voilà les années passent mais je ne m’améliore pas
vraiment. Il m’a fallu attendre fin 2012 (7ème marathon) pour passer
en dessous des 5h00, 2013 idem (4h55 et 4h53). Toujours terminé dans la
difficulté, en larmes en franchissant la ligne. Pourtant je ne suis pas sous
entrainée, je fais ce qu’il faut, je respecte les plans d’entrainement, 4 fois
par semaine, fais les sorties longues et tout et tout.
Alors j’en ai marreeu ! Pourquoi ? Pourquoi quand
les autres progressent pour moi ça reste si difficile ?
Alors il n’y a pas : je manque d’endurance (et de
vitesse) je ne fais jamais de renforcement musculaire, il faut que je fasse
autre chose. Je décide de ne pas faire de marathon au printemps 2014, Je m’inscris
au club de triathlon, natation 2xsemaine en plus de 3-4 séances de cap,
renforcement musculaire et à partir du printemps dernier je rajoute du vélo… (et
il y a de la rando en plus) tout en faisant attention à mon taux de fer et ne
pas en faire trop en même temps. Et travailler les courtes distances avant
tout.
Compliqué tout ça mais les chronos tombent cette année les
uns après les autres et même 2 podiums (et moi qui croyais que ça n’arriverait
jamais).
L’organisation du 1er marathon de Tours, j’ai entendu parler
lors de mon dernier marathon à Azay-le-Rideau en avril 2013, ça me plait bien
de tester les 1ères éditions (déjà testé Vincennes et Strasbourg), la région
est très jolie, le parcours sur les pistes cyclables du Loir et Cher avec le
passage dans les jardins du Château de Villandry et puis Tours est connu déjà pour ses célèbres
10 et 20 km.
Le but est fixé. J’ai commencé le plan d’entrainement fin
juillet après le retour de vacances (sur 8 semaines). Plan d’entrainement suivi
quasi à la lettre, sauf j’ai fait très peu de sorties longues. Une de 2h30, 2
autres aux alentours de 1h50 mais 2 triathlons dont un en 3h20 (une belle
sortie longue, ça !).
Mais je ne veux et je ne peux plus m’enfermer que dans la
course à pied, cela ne me suffit pas.
En 8 semaines de prépa ça a donné :
Selon le calcul théorique de mon meilleur temps sur 10 km.
je peux espérer entre 4h05 et 4h08 au marathon. Mais j’ai compris il y a bien
longtemps qu’entre la théorie et la pratique dans mon cas il y a un grand
fossé. Alors je table entre 4h12 et 4h15. Avec un peu de casse vers la fin 4h20
ça me plairait bien.
Cette fois je me rends à Tours toute seule. Pas de copines,
pas de mari… je n’ai convaincu personne cette fois. C’est pas grave, j’aime
bien aussi d’être de temps en temps seule, face à moi-même.
Arrivée à Tours dans l’après-midi, trouvé le retrait de
dossards assez facilement (au top avec mon sens d’orientation légendaire). La
dotation est juste superbe : un très beau coupe-vent Asics (à la bonne
taille SVP), 2 bouteilles de vin, un sac rempli de prospectus et quelques
bricoles).
Cette 1ère édition connait un succès énorme :
+ de 3500 inscrits (en nombre de participants devenu 6ème marathon
de France), hôtellerie complète et 1000 demandes d’inscriptions refusées. Ça ne
risquait pas de m’arriver, je me suis inscrite à l’ouverture (il y a 6 mois).
Le soir un petit tour à … Tours et je rentre à l’hôtel, un
chouïa stressée quand même. Sur France 3 ils font un reportage spécial sur l’organisation
du marathon et détaillent même le parcours, en annonçant le long faux plat
montant du 30ème au 38ème km. Ah bien voilà ce qui ne va
pas arranger les choses. Je compte quand même sur la météo annoncée beaucoup
moins chaude que ces 2 dernières semaines.
Réveillée à 3 heures du matin, bon, rien d’étonnant… je
regarde la télé et essaye de somnoler.
Enfin sur la ligne de départ, malgré la fraîcheur annoncée,
il fait déjà suffisamment chaud et surtout lourd. Et enfin le moment tant
attendu est arrivé : c’est parti… pour combien au bout ?
Je me dis que ça de l’importance, certes, mais peu en même
temps. Ce marathon je le cours pour Fanny, tout en n’oubliant pas que nos vies
ne tiennent pas à grand-chose… alors le chrono… on fait de notre mieux et puis
c’est tout ce qu’il compte.
Le meneur d’allure des 4h30 disparait de mon champ de vision
peu après le départ, pourtant je suis sur les bases de 4h12-4h15 à 10,1 km/h et
super régulière jusqu’au km. 19. Aucune difficulté malgré que j’ai déjà assez
chaud. Au km. 5 un petit couac : plus d’eau. Je ne fais jamais confiance à
l’orga et me trimballe toujours avec mon bidon de 400ml pour faire face à tout
imprévu.
Donc après le km. 19, juste après la sortie des jardins du
Château de Villandry (quelques centaines de mètres sur les pavés et gravillons)
je remarque que l’allure commence à baisser. La fatigue gagne du terrain. Le
semi passé en 2h07. Beaucoup de spectateurs dans les villages ou bien le pont
pour traverser le Cher. Les prénoms inscrits sur les dossards et avec mon
prénom peu commun, j’ai droit à beaucoup d’encouragements et comme je remercie
chacun qui s’adresse à moi ou lève la main, ils scandent le prénom encore plus.
J’ai l’impression d’être une star !
Et voilà du 30ème au 38ème :
longue ligne droite en faux plat montant (peu montant mais bien cassant) et en
plein soleil : beaucoup marchent, c’est le festival des ambulances, alors
je me dis : c’est évident, ton 4h15 tu n’auras pas, alors continues du
mieux que tu peux sans prendre des risques de chopper les crampes ou te
retrouver dans une ambulance. C’est très dur, je marchouille de temps en temps
mais très peu et bois et m’arrose beaucoup. Une petite fille en voyant mon état
vraiment pas frais, me demande : t’es fatiguée, Madame ?
Ouiii, répondu dans un souffle. La ligne d’arrivée approche,
je trouve des forces pour accélérer. J’entends mon prénom de toute part,
pourtant je ne connais personne ici. Si, il y a une copine qui m’a pris en
photo mais parmi tous ces cris et encouragements je ne savais pas que c’était
elle.
Ligne d’arrivée franchie, appuyé sur le bouton 4h34’46 pour
42km640 m. Même si le chrono espéré n’est pas atteint, j’améliore mon chrono
précédent sur le marathon presque de 20’.
Bien sûr que je ne suis pas déçue du tout même très
heureuse, mais il y a toujours quelque chose qui manque pour tenir l’allure
prévue tout le long du marathon.
Ce n’est pas bien grave, je vais continuer à travailler.
Tout en alliant travail et plaisir !
Je rentre à l’hôtel pour récupérer mes affaires, on me
propose très gentiment la douche (quel bonheur) et puis ma traditionnelle bière
est offerte par le bar de l’hôtel !
Je remercie infiniment toutes et tous qui m’ont envoyé les
messages FB et les sms dont certains m’ont fait verser quelques larmes avant le
départ (elles se reconnaitront).
Bravo Tatiana pour ce nouveau RP sur marathon, ne soit surtout pas déçue! Vu ta détermination, tu parviendras bien vite à le faire tomber;) Bises
RépondreSupprimerBravo Tatiana, que de progrès et dans un bel esprit!
RépondreSupprimerContinue à te faire plaisir, c'est comme ça que le mental repousse les limites du physique. Grosses bises